À l'aveuglette 2008
Le clip de "Nébuleux bonhomme" par charlie Mars

Une cavalcade, en douceur comme en furie : voici «à l’aveuglette», le nouvel album de Françoiz Breut. Après «Une saison volée» (2005), on attendait impatiemment la suite de l’aventure. Voici l’occasion de retrouver cette voix unique dans le paysage, légère et charnelle, de se plonger à nouveau dans les rythmes entêtants qui forment son univers. Le charme en suspension frappe depuis les débuts de la chanteuse française. Avec ce nouvel album, la surprise est partout, nichée en quatorze morceaux.
Après avoir chanté les mots des autres pendant plus de dix ans, Françoiz Breut s’est lancée le défi de mettre ses propres textes en relation avec des musiques. Les mots patientaient depuis longtemps, pour raconter l’enfance, peser le temps qui passe, parler d’amour. Des mots au réalisme poétique, discrètement autobiographiques, comme ce voyage en avion : « La terre ne fait plus de caprices, ankylosée, elle bombe le dos », chante-t-elle dans « Terre d’Ombre », en ouverture de l’album. Avec sa voix claire comme de l’eau de roche, son velouté des sentiments et son appétit mélancolique, Françoiz Breut s’inscrit dans la lignée d’un Dominique A, avec qui elle a d’ailleurs commencé son chemin musical.
Textes en poche, Françoiz Breut est partie en exploration avec ses fidèles musiciens Boris Gronemberger (guitares, batteries, ...) et Luc Rambo (claviers et vibraphone) pour composer un album ouvert à tout et curieux de tout. A l’atterrissage, « à l’aveuglette » témoigne de ce laboratoire musical. En trio, chacun a mis et osé – ou dosé – son grain de sel. Le résultat est d’une grande richesse musicale, qui alterne le feu de l’enthousiasme et l’eau de l’intimité. Le rythme est toujours important (clapes de mains, rythmes tribaux, toutes sortes de percussions) et la mélodie reste la priorité, notamment pour les harmonies vocales. Le laboratoire a aussi livré trois instrumentaux : des interludes (ils sont là depuis les premiers disques) comme des respirations, des entrées en matière pour aborder différemment une chanson. A cette partition sont venues s’ajouter Julia et Carla de Mansfield Tya. Julia a posé sa voix d’écorchée sur «L’étincelle ou la contrainte du feu»; le violon de Carla accompagné des cuivres de Geoffroy Tamisier viennent mettre en valeur les envolées lyriques écrites par Boris pour l’album. L’ensemble évoque les Books et François de Roubaix pour le goût des mélodies, Low pour les chœurs, Dick Dale pour les guitares.
Peut-on battre des ailes pour monter de plus en plus haut? De toute évidence, oui. Disque après disque, Françoiz Breut cherche des voies nouvelles. En 2000, elle multiplie les collaborations pour le superbe « Vingt à trente mille jours ». En 2005, « Une saison volée » élargit encore les horizons : le Franco-suédois Herman Düne et l’Italien Fabio Viscogliosi, notamment, lui offrent des perles qu’elle transforme en colliers, tandis que l’Américain Joey Burns, chanteur de Calexico, poursuit avec elle une amitié basée sur l’échange et l’admiration.
Et voici un nouveau départ, un nouveau rebond. Si l’on croise des états de grâce qui rejoignent des sommets familiers. il y a aussi une obstination à décrire, une tentative de dire sans apprêt, loin finalement des habitudes de la chanson : peu de rimes ici, peu de refrains. C’est têtu, cela ne se livre pas comme un bonbon et ça s’explore comme un bout de forêt mystérieux. « Je joue avec les mots, même s’ils s’enfuient, indociles comme des êtres sauvages qu’on ne peut raisonner », lance la chanteuse dans « Mots croisés ». « à l’aveuglette » est le quatrième album de Françoiz Breut, mais c’est aussi le premier – d’un chapitre nouveau.

Laurent Ancion

Une saison volée 2005
un commentaire de Mr Martin Legoux

Vingt à trente mille jours 2000
Clip "Si tu disais"

Francoiz Breut 1997

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